6 sept. 2007


Le Mouvement Démocrate devrait recevoir 3.8 millions d’euros, car il compte plus de 50 candidats ayant dépassé aux législatives le seuil des 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions.

Présentation du MoDem:

Le Mouvement démocrate est le nom d’un mouvement politique créé par François Bayrou à la suite du premier tour de l’élection présidentielle de 2007. Le principe de sa création a été adopté le 10 mai 2007 par une résolution votée par le Conseil national de l’Union pour la démocratie française (UDF). Le MoDem est censé prendre la forme d’un parti politique qui rassemblerait les centristes soucieux d’un positionnement central sur l’échiquier politique. En s’abstenant lors du vote de confiance au gouvernement Fillon, les quatre députés MoDem[1] ont confirmé le positionnement de leur formation, à la fois en dehors de la majorité et de l’opposition parlementaires.
Création du MoDem
De l’UDF « libre » à son intégration au Mouvement démocrate
Le premier tour de l’élection présidentielle de 2007
Depuis 1974 et la fondation de l’UDF comme confédération des partis du centre et de la droite non gaulliste, le centre avait été, en France, associé à la droite. Depuis les années 1980, il était ainsi devenu l’allié traditionnel du RPR dans les coalitions de droite. Cependant, sous l’impulsion de François Bayrou, élu président du parti en 1998, l’UDF a opéré un recentrage progressif : départ de Démocratie libérale en 1998, conduite d’une liste concurrente de celle du RPR (avec un affrontement résolu au cours de la campagne) en 1999, et surtout création de l’UMP par Jacques Chirac et Alain Juppé en 2002, marquent différentes étapes d’un chemin qui mène le centre à la rupture de son compagnonnage privilégié avec la droite. En 2004, l’UDF quitte le Parti populaire européen et fonde le Parti démocrate européen avec les Italiens de centre-gauche de la Margherita ; à l’Assemblée nationale, il affirmera de plus en plus franchement ses divergences de vues avec l’UMP. Enfin, en janvier 2006, le congrès de Lyon définit l’UDF comme un « parti libre » capable d’envisager des alliances aussi bien avec la droite qu’avec la gauche. De la même façon, Cap21, parti écologiste classé à droite jusqu’en 2002, s’est rapproché du centre en présentant en 2004 des listes communes avec l’UDF. Après une campagne électorale qui a suscité curiosité et adhésion, François Bayrou arrive en troisième position au premier tour de l’élection présidentielle, avec 18,57 % des voix le 22 avril 2007. Entre le premier et le second tour, François Bayrou, décide seul de la position à tenir pour le second tour de l’élection présidentielle sans réunir le bureau politique de l’UDF, afin d’accélerer la recomposition du centre conformément à ses vœux. Selon les sondages, les électeurs de François Bayrou au 1er tour de l’élection présidentielle de 2007 ont alors été aussi nombreux à choisir au second tour Ségolène Royal que Nicolas Sarkozy (46 % contre 42 % selon l’Ifop), alors que François Bayrou avait clairement indiqué son intention de ne pas voter pour Nicolas Sarkozy.
Les lendemains de la présidentielle
François Bayrou annonce, dès le soir du premier tour, son intention de créer un nouveau parti (« Parti démocrate ») :
« Les Français trouveront pour les représenter une force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si l’action va dans le bon sens et non si elle va dans le mauvais sens. Capable, autrement dit, de faire sortir la politique des réflexes du toujours pour et du toujours contre, pour défendre l’intérêt général. (…) Le parti démocrate défendra l’idée que la responsabilité de la France et de l’Europe doit s’exercer en particulier dans le domaine de la lutte contre le réchauffement de la planète, de la défense de la biodiversité et du développement du tiers-monde, particulièrement de l’Afrique. Ce nouveau parti défendra la démocratie, comme portant des valeurs et un idéal, considérant que ce sont ces valeurs qui donnent leur sens à la vie des hommes et à la société qu’ils forment. » — François Bayrou, Conférence de presse à Paris, 25 avril 2007
Le principe de la fondation du Mouvement démocrate a été voté le 10 mai 2007 par les conseillers nationaux de l’UDF réunis à la Mutualité, à main levée, à l’unanimité moins 4 voix « contre » et 4 abstentions[2]. L’intention annoncée de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions aux élections législatives de 2007, s’est traduite par la présentation de 535 candidats (sur 577 circonscriptions), chiffre qui n’avait jamais été atteint par l’ancienne ou la nouvelle UDF. Vingt-trois députés UDF de 2002 ont eux décidé de soutenir Nicolas Sarkozy, entendant se situer dans la majorité présidentielle, et dix-huit d’entre eux ont créé un nouveau parti qui se définit comme de centre-droit, le Nouveau Centre.François Bayrou entend, à l’inverse, structurer autour de lui un mouvement central indépendant de la droite comme de la gauche. Le lancement public du mouvement s’est déroulé le 24 mai 2007 au Zénith de Paris.
Formations politiques fondatrices
* L’Union pour la démocratie française (UDF) est considéré comme le principal parti fondateur du MoDem, d’une part en termes quantitatifs (près de 35 000 adhérents), d’autre part parce que François Bayrou et Marielle de Sarnez sont issus de l’UDF. Cependant, une forte majorité des députés sortants UDF, certains sénateurs et certaines figures politiques traditionnelles de l’UDF, comme le député européen Jean-Louis Bourlanges ou Simone Veil (qui a soutenu Nicolas Sarkozy avant le premier tour), se sont démarqués de cette initiative en rejoignant soit l’UMP soit le Nouveau Centre. Toutefois, la grande majorité des autres élus de l’UDF (y compris les députés européens et la majorité des sénateurs) participent à la création du Mouvement démocrate. Didier Bariani a expliqué à l’occasion du Conseil national de l’UDF, réuni le 10 mai 2007, que « les statuts de l’UDF ne seront ni modifiés, ni amendés, ni complétés demain » : « L’UDF dans sa dénomination, ses statuts et son règlement reste totalement intacte. Elle sera membre fondateur, ou partie constituante, du Mouvement démocrate ». Ainsi, d’autres formations pourront également s’y joindre si elles le souhaitent.
* Cap 21 se considère également, depuis son dernier congrès, comme un « parti fondateur du MoDem ».
L’acte de naissance du MoDem
Nom
* Annoncé le 25 avril, le « Parti démocrate » ne fut pas créé pour deux raisons : un débat malencontreux portant sur les initiales du parti d’une part ; l’existence d’un autre parti démocrate d’autre part. François Bayrou proposa donc le 4 mai 2007 le nom de Mouvement démocrate (MoDem). L’existence depuis 1978 du Mouvement démocrate français (formation politique gaulliste et souverainiste) ne semble pas être sujette à polémique.
* Le Mouvement démocrate est surnommé ’’’’MoDem’’’’ ; cet acronyme aurait été inventé par les jeunes UDF sur les forums Internet et fut repris immédiatement par François Bayrou lors du Conseil national fondateur du 10 mai 2007.
Congrès fondateur
* À ce jour, le MoDem n’est pas encore formellement un parti politique (puisqu’il n’a pas encore tenu de congrès fondateur). Une association de financement a cependant été dûment créée et a commencé à permettre les adhésions depuis le 24 mai 2007. Le nom exact déposé pour le rattachement financier des candidats aux élections législatives 2007 est UDF-Mouvement démocrate.
* Le congrès fondateur du MoDem est prévu à l’automne 2007 (fin octobre, début novembre).
Forum des démocrates
* Le Mouvement démocrate a annoncé la tenue de cet événement (13 au 16 septembre 2007, à Seignosse) dont l’objectif sera d’engager un débat interne, ouvert à d’éventuelles futures organisations membres, sur le futur parti.
Bureau politique
Le bureau politique du MoDem n’est pas encore constitué. François Bayrou est, depuis sa création, le président de facto du Mouvement démocrate. Un vote des militants aura lieu lors du congrès fondateur du MoDem.
Les adhérents du MoDem
Il est possible d’être membres de l’UDF indépendamment de l’adhésion au MoDem et réciproquement.
Le MoDem a annoncé avoir recueilli 80 000 intentions d’adhésion par internet début juin 2007 — dont 90 % n’auraient jamais été membres de l’UDF (qui compterait 35 000 adhérents) et dont 51 000 auraient déjà été confirmées par le versement d’une cotisation d’adhésion au 9 juillet 2007.
Selon une étude de l’Ifop parue sur La Croix, le 31 mai 2007), les électeurs du MoDem sont nettement plus jeunes et plus urbains que ceux de l’UDF. Les 18-24 ans constituent désormais 15% des électeurs de Bayrou en 2007, contre 5% en 2002. De même, la part des 25-35 ans sympathisant avec Bayrou est passée de 16 à 20% entre mars et mai 2007. Concernant les CSP, 33% des sympathisants du MoDem appartiennent aux professions intermédiaires et aux employés (contre 21% en 2004), alors que la proportion d’ouvriers et de ruraux est en forte baisse.


Valeurs défendues par le MoDem


Une ambition européenne
Dès avant la création du Mouvement démocrate, François Bayrou a lancé le Parti démocrate européen, initié en avril 2004 aux côtés de Francesco Rutelli, et dont le président d’honneur est Romano Prodi[3]. Le Parti démocrate européen a créé en 2005 avec les New Democrats, composante « clintonienne » du Parti démocrate américain, une Alliance démocrate mondiale.
Un renouveau de la pratique politique
La volonté de rénovation de la vie politique a été la clef de voûte de la campagne de François Bayrou lors de la campagne électorale de 2007. Elle se caractérise ainsi selon le Mouvement Démocrate :
* volonté d’ouverture ;
* dépassement du clivage gauche/droite ;
* mouvement novateur et participatif ;
* une génération politique nouvelle ;
* un mouvement précurseur « en matière de réflexion, de détection, de formation, de création d’idées » Lettre aux adhérents, 13 avril 2007
Les élections législatives de juin 2007
Les premières candidatures du nouveau parti le sont aux élections législatives de juin 2007, soit moins d’un mois après sa création - où il présente des candidats dans presque toutes les circonscriptions.
D’après le ministère de l’Intérieur, les 535 candidats de l’UDF-Mouvement démocrate ont obtenu 1 981 107 voix (7,61 %) le 10 juin 2007, faisant du MoDem, le 3e parti au niveau national, nettement devant les 2,04 % du Nouveau Centre[4], mais assez loin derrière l’UMP et le PS. Le mode d’élection, scrutin uninominal majoritaire à deux tours, n’est pas favorable aux partis n’ayant pas conclu d’alliance. La forte abstention nationale lors de ce premier tour ne permet pas à plusieurs candidats du Mouvement démocrate de se maintenir au second tour, ceux-ci n’ayant pas atteint les 12,5 % des inscrits. Le MoDem ne donne pas de consigne de vote nationale même si certains candidats appellent à voter pour tel ou tel candidat au second tour. Six candidats du MoDem sont présents au second tour dont l’un, Jean Lassalle, dans la seule triangulaire effectivement constatée (MoDem-UMP-PS). Dans l’autre triangulaire envisageable, l’UMP décide de retirer son candidat face à François Bayrou dans un « geste d’amitié » (mais le candidat UMP était en ballottage défavorable).
Le MoDem revendique 4 sièges à l’Assemblée nationale, non-inscrits :
* François Bayrou dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques
* Jean Lassalle dans la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques
* Thierry Benoit dans la sixième circonscription d’Ille-et-Vilaine[5]
* Abdoulatifou Aly, dans la circonscription de Mayotte (membre de la « Force de l’Alternance » du Mouvement départementaliste mahorais, soutenu par le MoDem au second tour, il siège aux côtés des autres élus du MoDem[6].
* Un cinquième : Jean-Christophe Lagarde avait été investi par le MoDem, mais avait fait campagne sans étiquette et sans candidat UMP face à lui. Il a rejoint le groupe parlementaire du Nouveau Centre à l’Assemblée nationale[7]. Il est également depuis le 3 juillet, 5ème Vice-président National du Nouveau Centre.
Élus et personnalités membres du MoDem
Députés
* Issus de l’UDF, élus en 2007 : François Bayrou, Thierry Benoît, Jean Lassalle
* Non issu de l’UDF, élu en 2007 : Abdoulatifou Aly
Sénateurs
* Issus de l’UDF : Jacqueline Gourault (Loir et Cher), Michel Mercier (Rhône), Nicolas About (président de la commission des affaires sociales au Sénat), Claude Biwer (Meuse), Muguette Dini (Rhône), Françoise Férat (Marne), Jean-Jacques Jégou (Val-de-Marne), Adrien Giraud (Mayotte), Philippe Arnaud (Charente), Philippe Nogrix (Ille-et-Vilaine), Yves Détraigne (Marne), Daniel Soulage (Lot-et-Garonne), Jean-Marie Vanlerenberghe (Pas-de-Calais), François Zocchetto (Mayenne), Denis Badré (Hauts-de-Seine), Christian Gaudin (Maine-et-Loire), Catherine Morin-Desailly (Seine-Maritime), Marcel Deneux (Somme)
Députés européens
* Issus de l’UDF-PDE, élus en 2004 : Marielle de Sarnez, Jean-Marie Cavada (apparenté), Bernard Lehideux, Claire Gibault, Nathalie Griesbeck, Anne Laperrouze, Philippe Morillon, Thierry Cornillet, Jean Marie Beaupuy.
* Issu des Verts : Jean-Luc Bennahmias
Autres élus et personnalités politiques
Anciens députés
* Anne-Marie Comparini (ancien député), battue en 2007
* Gérard Vignoble (ancien député, PS puis UDF), ne se représentait pas en 2007
* Gilles Artigues (ancien député)
Anciens ministres
* Corinne Lepage et le parti qu’elle préside, Cap 21 * Azouz Begag, ancien ministre démissionaire du gouvernement Villepin, candidat dans la 3ème circonscription du Rhône [8][9].
Élus locaux issus des Verts
* Danièle Auffray, adjointe (non inscrite) au Maire de Paris chargée de la recherche et des nouvelles technologies * Christophe Madrolle, conseiller municipal de Marseille, qui a conditionné son ralliement à un engagement du Mouvement démocrate à appeler à voter au second tour pour le candidat de gauche le mieux placé. * En plus de Danièle Auffray, deux autres conseillers municipaux de Paris issu des Verts ont été investis candidats aux élections législatives de 2007 par le Mouvement démocrate : Violette Baranda et Olivier Pagès[10]. * Jean Calvet (conseiller général de Seine-et-Marne, issu des Verts), candidat Modem aux législatives de 2007
Personnalités investi par le MoDem aux élections législatives de juin 2007
* Djamel Bouras, ancien judoka, candidat dans la 2ème circonscription de Seine-Saint-Denis[11].
Elus locaux UDF restés fidèles à François Bayrou
* Nicole Rivoire, Maire de Noisy-le-Sec, Présidente de la Fédération Mouvement Démocrate de la Seine-Saint-Denis.[12] * Hervé Chevreau, Maire d’Epinay-sur-Seine, Vice-président de la Fédération Mouvement Démocrate de la Seine-Saint-Denis.[13] * Olivier HENNO, Maire de Saint-André-lez-Lille, conseiller général du Nord, Président de la Fédération Mouvement Démocrate du Nord...
Formations politiques soutenant la création du MoDem [modifier]
* Cap 21
Le rapprochement de Cap 21 avec le Mouvement démocrate s’explique essentiellement par la volonté de Corinne Lepage de refonder l’écologie politique sur trois idées essentielles : dépasser le clivage gauche-droite (en rassembler des écologistes du centre-droit et de gauche) ; réunir les associatifs, les écologistes et les scientifiques[14]. « Il faut voir comment ce parti nouveau pourra effectivement trouver sa place dans le sillage du Parti démocrate »[14]. Selon des analyses, Cap 21 pourrait s’associer au Modem, sur le modèle de l’association du Parti radical valoisien avec l’UDF puis l’UMP. Le Congrès de CAP21 du 23 juin 2007 a adopté à une quasi-unanimité la participation de CAP 21 à la fondation du Mouvement Démocrate confiant un mandat au bureau politique pour l’élaboration des statuts et de la charte des valeurs.
* Mouvement écologiste indépendant
Le Mouvement écologiste indépendant (MEI) a soutenu la candidature de François Bayrou à l’élection présidentielle de 2007. Il a par la suite proposé une alliance pour des candidatures communes MEI-Modem aux élections législatives de 2007[15] mais aucun accord électoral n’a eu lieu.
* Parti fédéraliste
Le Parti fédéraliste a soutenu François Bayrou lors de la campagne présidentielle de 2007[16] ».
* Union des républicains radicaux
L’Union des républicains radicaux, issu du Pôle républicain, « se réjouit de la création de ce mouvement voulant jouer un rôle dans l’équilibre des pouvoirs[17] ».
* Parti nationaliste basque
Le Parti nationaliste basque a soutenu les deux candidats du Modem aux élections législatives de 2007[18].
* Parti Breton
Le Parti Breton, parti indépendantiste, a appellé à voter pour François Bayrou lors des élections présidentielles.
* Partis polynésiens
Après avoir milité pour la candidature de François Bayrou à l’élection présidentielle de 2007, deux partis polynésiens ont soutenu la création du Modem : le No oe e te nunaa et le Fetia Api. Deux de leurs candidates ont été investies par le Modem.
* Parti mahorais
Le MDM a soutenu François Bayrou lors de l’élection présidentielle de 2007. Abdoulatifou Aly est un candidat dissident du MDM, puisqu’il est issu de la « Force de l’alternance » (minoritaire au MDM). Il a obtenu l’investiture du Modem entre les deux tours de l’élection législative de 2007 et siège en tant que non-inscrit avec les députés MoDem. Le Modem soutient la départementalisation de Mayotte qui est aujourd’hui une collectivité d’outre-mer.
Les centristes opposés à la création du Mouvement démocrate [modifier]
Plusieurs personnalités de l’UDF ont exprimé leur opposition ou leur scepticisme quant à la création du Mouvement démocrate. Ils développent deux arguments principaux.
Pour certains, l’UDF ne doit pas rester dans l’opposition et doit au contraire (en tant que telle ou via la création d’un nouveau parti allié à l’UMP) rejoindre la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Plus nuancées, d’autres personnalités pensent que la création du Mouvement démocrate scellerait une hostilité originelle de principe à l’UMP. Elle limiterait les possibilités d’alliances avec des formations de gauche, donc avec le PS, qui n’a pas procédé à l’aggiornamento qui conditionne selon eux cette éventualité.
Enfin, certains, comme Jean-Louis Bourlanges ou Jean Arthuis considèrent que la constitution d’une force politique centriste complètement indépendante repose sur une stratégie difficile à tenir dans le cadre des institutions de la Ve République (élection présidentielle au suffrage universel direct, mode de scrutin majoritaire aux élections législatives).
De plus, la plupart de ces personnalités contestent, les modalités de création du MoDem menée François Bayrou. Ils regrettent une démarche qu’ils jugent pour certains trop hâtive et peu respectueuse d’un débat interne qui aurait dû la précéder selon eux.
Au 12 juillet, sur les 530 membres du bureau politique de l’UDF, 80 avaient été radiés pour avoir rejoint le Nouveau Centre[19].
Les partisans d’une alliance avec l’UMP
La plupart d’entre eux sont aujourd’hui regroupés au sein du Parti social libéral européen, devenu le Nouveau Centre, qui s’est allié à l’UMP à l’occasion des élections législatives de juin 2007. Quelques uns ont également fait le choix de rejoindre l’UMP, comme Gisèle Gautier, sénatrice de Loire-Atlantique ou Pierre-Christophe Baguet, député des Hauts-de-Seine, ou de devenir « centriste indépendant » comme Pierre Albertini, ancien député et maire de Rouen.
Plusieurs personnalités de l’UDF ont souhaité la création d’un nouveau parti de centre-droit, « indépendant » de l’UMP mais qui serait son allié « fidèle ». « L’idée est de créer un parti de centre-droit, indépendant de l’UMP », a expliqué le sénateur UDF Yves Pozzo Di Borgo, qui fait partie des parlementaires centristes soutenant la candidature de Nicolas Sarkozy. Selon ses dires, Gilles de Robien serait également favorable a ce parti « loyal et indépendant »[20]. Le 8 mai 2007, il annonce sa volonté que se constitue un groupe des députés ex-UDF et soutiens de la majorité présidentielle suite aux élections législatives de juin. Il affirme avoir le soutien de « 23 ou 24 » députés UDF sur 29[21].
Trois membres de l’équipe de campagne de François Bayrou se sont clairement opposés dès le 7 mai 2007 à la création du Mouvement démocrate[22]. Hervé Morin, président du groupe UDF à l’Assemblée nationale annonce son ralliement définitif à la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy, et donc implicitement qu’il n’adhérera pas au Mouvement démocrate. François Sauvadet, porte-parole de l’UDF a pris la même position. Tout comme Maurice Leroy, député du Loir-et-Cher, pourtant réputé très proche de François Bayrou.
Le 9 mai, 23 élus membres de l’UDF (dont 22 députés) ont signé une tribune dans Le Figaro appelant l’UDF à intégrer la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy tout en demeurant indépendante de l’UMP [23] : Jean-Pierre Abelin, Pierre Albertini, Pierre-Christophe Baguet, Christian Blanc, Charles de Courson, Stéphane Demilly, Jean Dionis du Séjour, Philippe Folliot, Francis Hillmeyer, Olivier Jardé (suppléant de Gilles de Robien), Yvan Lachaud, Maurice Leroy, Claude Leteurtre, Hervé Morin, Nicolas Perruchot, Jean-Luc Préel, François Rochebloine, Rudy Salles, André Santini, François Sauvadet, Francis Vercamer, et Philippe Vigier (conseiller régional du Centre, candidat aux élections législatives en Eure-et-Loir).
Les « sceptiques »
Plusieurs parlementaires de l’UDF prennent également leurs distances avec plus de nuances[22].
* Jean Arthuis qui évoque un risque de scission au sein de l’UDF, regrette l’hostilité de François Bayrou à l’égard de Nicolas Sarkozy et souhaite que l’UDF demeure un parti en tant que tel.
* Jean-Louis Bourlanges, député européen et chroniqueur à France Culture, quant à lui, affirme son scepticisme face à la stratégie de François Bayrou. Sans réforme des institutions de la Ve République et sans réforme interne (ou scission) au sein du Parti socialiste, un grand parti du centre indépendant ne serait selon lui pas viable à long terme[24].
« Tant que la proportionnelle n’aura pas été instituée, un parti indépendant de la droite et de la gauche aura du mal à disposer de la masse critique nécessaire à sa survie électorale. Le centre a besoin d’alliés, qu’ils soient de droite ou de gauche. Le système majoritaire à deux tours permet de faire échec au bipartisme, pas à la bipolarisation. ». Il a aussi indiqué lors du conseil de l’UDF que le MoDem s’enfermait « dans la plus sympathique mais la plus tragique des stratégies politiques ».
Journal chretien .

Notes et Références
1. ↑ Bayrou, Lasalle, Aly et Benoit qui siègent comme non-inscrits.
2. ↑
http://www.udf.org/discours/bayrou_... discours prononcé par François Bayrou à l’occasion du Conseil national de l’UDF du 10 mai 2007.
3. ↑ Taurillon.org
4. ↑ Le Nouveau Centre ne présentait que 80 candidats, dont seulement 38 ont dépassé 1 % des voix.
5. ↑ Il ne fait à aucun moment figurer la mention MoDem dans sa campagne et déclare avoir voté Nicolas Sarkozy au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007.
6. ↑ . Comme les autres députés revendiqués par le MoDem, il s’est également abstenu lors du vote de confiance au gouvernement Fillon.
7. ↑
8. ↑ « Azouz Begag donne « un carton rouge » à Nicolas Sarkozy et un « carton blanc » à Ségolène Royal », AP, sur le site du Nouvel Observateur, 25 avril 2007.
9. ↑ « Azouz Begag sera candidat du Mouvement démocrate dans le Rhône », AFP, sur le site du Monde, le 15 mai 2007.
10. ↑ [1]
11. ↑ « Législatives : Djamel Bouras candidat en Seine-Saint-Denis », sur le site du Nouvel Observateur, 18 mai 2007
12. ↑ Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, 18/07/07
13. ↑ Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, 18/07/07
14. ↑ a  b  AFP, « Corinne Lepage : le vote « blanc » est « plus civique » que l’abstention », sur le site du Nouvel Observateur, 25 avril 2007.
15. ↑ Yahoo ! News
16. ↑ Site officiel du Parti fédéraliste
17. ↑ Site officiel de l’Union des républicains radicaux
18. ↑ « Le vendredi 18 mai heure par heure », Le Nouvel Observateur, 19 mai 2007.
19. ↑ M. Bayrou justifie pour la première fois sa stratégie devant ses fidèles, Le Monde, 13 juillet 2007
20. ↑ « Sarkozy pourrait créer « un nouveau parti centriste » », Journal chrétien, 25 avril 2007.
21. ↑ Nouvelobs
22. ↑ a  b  Le Figaro
23. ↑ Le Figaro
24. ↑ Le Figaro

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