15 sept. 2007

Bayrou reprend langue avec Méhaignerie

Le patron du Modem a dîné avec le député UMP, ancien centriste.
Par Nathalie Raulin

Prémices d’un raccommodage de la famille centriste ? C’est sans doute aller vite en besogne. Néanmoins, entre certains barons de l’UDF passés avec armes et bagages à l’UMP en 2002 et les anti-sarkozystes irréductibles du Modem, on croyait la communication grippée. Il n’en est rien, ­comme en témoignent deux rencontres récentes entre le député UMP ­Pierre Méhaignerie et l’ex-candidat à la présidentielle François Bayrou.
Mardi soir, entourés de quelques amis, tous deux se sont retrouvés pour dîner chez Lao Tseu, restaurant du boulevard Saint-Germain à Paris, où Méhaignerie a ses habitudes. Alors que le sénateur UDF Jean Arthuis appelait cette semaine dans le Figaro «tous les centristes» à «se rassembler au sein de l’UDF, qu’il s’agisse de ceux qui sont partis en 2002, de ceux qui ont rejoint le Nouveau Centre, des membres de l’UDF ou des nouveaux adhérents du MoDem», l’échange de vues promettait d’être piquant. «C’est normal que la famille centriste se voit et discute», confirme un proche de Pierre Méhaignerie qui rappelle que le député d’Ile-et-Vilaine et celui des Pyrénées-Atlantiques ont «de nombreuses convergences de fond» mais aussi des «divergences fortes de stratégie» qui ne «disparaîtront pas demain».
Pas question donc pour l’heure de réconciliation, juste d’une «main tendue», selon Bayrou. Tout au plus les uns et les autres envisagent-ils de travailler de conserve sur des sujets d’actualité. «On réfléchit à un rapprochement politique qui ne prendrait pas une forme politique», confie un convive qui précise que l’affaire devrait être tranchée lundi.Pierre Méhaignerie, à qui devrait revenir la vice-présidence de l’UMP le 6 octobre, a ­toutefois une autre raison de vouloir «garder le contact» que l’hypothétique réconciliation des centristes. «Pierre ­regarde toujours vers l’ouest», rappelle un de ses amis. Et les municipales en Bretagne ­l’intéressent au premier chef. «Nous devons discuter avec le Modem de leur attitude dans certaines villes comme Rennes ou Saint-Brieuc, et tenter de nous mettre d’accord, confie un élu UMP. Sinon ce sera foutu» pour les uns et les autres

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