26 sept. 2008

DERNIERE LIGNE DROITE

Que dire du débat d’hier ? Qu’il n’a pas dérogé aux habitudes du 92 quand il discute : longueur, politesse, sourires, poignées de main, félicitations, souhaits…bref, toute la panoplie du parfait homme du monde et de la femme bien éduquée ? Ce serait facile et peu respectueux de toutes les ondes sous-jacentes qui ont traversé les orateurs et leur public.
Alors, sachez seulement que nous avons été unanimes (ou presque ?) à applaudir avec reconnaissance et enthousiasmes les propositions de Pascal HUREAU quand il a exposé son projet pour la Conférence Nationale du département :

UNE VOLONTE : l’UNION sur un ensemble de valeurs démocrates comme nous les aimons

UNE AMBITION : le DEVELOPPEMENT du Mouvement dans l’équilibre de sa diversité.

UNE VISEE : la Conférence sera force de propositions en synergie
avec les commissions de travail. Elle vise l’efficacité et
la convivialité par tous les liens qu’elle aura à cœur de créer et de développer dans le département, les régions et avec les conseillers nationaux élus.
Ces liens seront entretenus par la régularité de l’information web ou autre.

Ensuite, nous avons écouté avec bienveillance les représentants des deux listes en course pour l’élection du Conseil Départemental. Trois v/s trois, ils ont présenté leur projet et répondu aux questions arrivées par internet.

« Vraiment Orange » explique le choix du collectif pour la diversité et l’audace ; la créativité pour apprendre à devenir fort ; la solidarité comme ciment victorieux ; la responsabilité interne et externe.
Le Conseil Départemental aura un rôle fort. Sa voix sera entendue.
Fort pour permettre de passer de la réflexion à l’action – commissions thématiques
Il sera un organe de décision sur le programme de la Présidence et les investitures ; il exercera un contrôle budgétaire.
Le Mouvement Démocrate est à un virage. Il s’agit de rassembler pour une alternative majoritaire et devenir un grand parti.

« Rassemblement Démocrate » s’engage pour la ville et le département. Il dit l’utilité d’élections départementales pour canaliser les énergies, développer l’envie de conquérir, permettre de se mettre au travail tout de suite :
Un travail collaboratif, participatif et constructif : la réflexion précèdera l’action.
Accorder le dire et le faire : la visibilité et la crédibilité du MODEM sur le terrain en dépendront. Le respect des gens aussi.
Gagner le pouvoir politique pour remporter les Présidentielles de 2012 et pouvoir mettre en œuvre le projet de François Bayrou.
Pour cela, un travail de construction sérieux, organisé et partagé : mutualiser le travail d’analyse des commissions, l’expérience et l’expertise des adhérents et utiliser les outils concrets en résultant : par exemple, argumentaires sur l’Europe dans un langage clair et compréhensible pour tous.
Renforcer les forces militantes et sympathisantes par l’information directe, la formation, les fiches thématiques ; instaurer une solidarité sections/départements d’où gain en efficacité et en temps : exemple, les documents locaux intéressants remonteront au département ; ils seront synthétisés et redistribués aux sections.
Permettre ainsi de rassembler de plus en plus de sympathisants ; d’avoir plus élus à chaque nouvelle élection.

Q : Comment comptez-vous réunifier les adhérents après les élections ?

Rassemblement Démocrate : Par le travail.
Vraiment Orange : Par l’action ; les divisions ne sont pas si profondes que cela.

Q. : Est-ce qu’un tirage au sort pourrait désigner le contrôleur des comptes ?

Vraiment Orange : Cela pose la question de la transparence des finances et du budget. Les sections devront être informées et être autonomes sur le plan financier. C’est le rôle du délégué départemental d’être un lien entre le siège et les sections sur le plan financier.

Rassemblement Démocrate : Le Conseil Départemental vote, valide, contrôle et donne quitus au trésorier. Pas de tirage au sort pour gérer un fichier.

Q. : Comment allez vous faire pour peser dans le futur ?

R Démocrate : Le Conseil vote un plan d’action annuel proposé par la Présidence. S’il n’est pas rempli, le Conseil peut demander des comptes. Si le département a des idées et réalise un travail de qualité, le National peut s’en inspirer. Cela a déjà été fait.

V Orange : Je ne reprends pas ce que tu as dit. J’ajoute la créativité –que tu as aussi évoquée- et le travail de terrain pour peser. Affirmation de soi en réfléchissant et en allant chercher les organisations professionnelles etc.

Q. : Comment mettre en valeur les talents ?

VO Accueil par organisation d’un forum démocratique. Créer une base de données et y puiser.

RD Réunir nouveaux et anciens talents. Un responsable d’un questionnaire pour connaître les talents. Proposer, s’adapter aux gens; aider sur des sujets importants; remercier, valoriser ceux qui font une action; éviter de mettre toujours les mêmes en avant.

Q. : Quel point avez-vous trouvé intéressant chez votre adversaire ?

R Démocrate : Solidarité, responsabilité, liens, porter un message politique, visibilité média/TV

V Orange : Beaucoup de points intéressants et communs : chez nous la formation sera différente : la visibilité par de l’externe interne, le Grand Paris, par exemple.

L’échange à fleurets mouchetés entre les candidats à la Présidence du 92 commence alors. Deux participants: Pierre Creuzet et Antoine Dupin. Chacun a dix minutes.

Court CV pour Antoine Dupin de Démocrates en Action, qui nous explique son parcours jusqu’en 1996, où favorable à un Centre indépendant, il s’engage aux côtés de F Bayrou. Il y est toujours. Son score de 17% aux Municipales de mars 2008 comme les 22% de P Creuzet, sont des scores de candidats d’un Mouvement Démocrate indépendant.
Sa liste ? Quatre femmes et trois hommes;elle allie l’expérience et la nouveauté.

Pierre Creuzet de Vraiment Démocrates s’exclame « Je suis heureux ! Un réveil extraordinaire ! Grand rassemblement !
Les différences sont dans l’animation. Un parti gagnant ; jeunes en position éligible. C’est la fin des accords délirants entre la droite et la gauche, comme à Nanterre dans le quartier des tours rondes. On doit dire les choses, les dire vraiment. En 2002, j’y suis allé pour cette raison.

Puis un jeu de questions/réponses. Les questions de la salle, questions écrites avant le débat.

Q. Quel est votre sujet prioritaire hors organisation ?

PC : Un parti vraiment organisé… La salle fait remarquer le ‘hors organisation’ de l’intitulé. Pierre reprend :

  • Vivre mieux dans nos quartiers, en France.
    Nous avons un chef. Il faut faire monter les autres. Chacun doit trouver sa place. Partager les rôles. Pour être ensemble, il faut travailler ensemble avec une carte de visite comme élus. Se respecter.
    Nous avons besoin d’une nouvelle énergie. Nous ne serons pas des A Santini. C’est fini.

AD : Pierre, tu m’apparais comme un guerrier conquérant ; je me sens plus comme un architecte pour construire le Mouvement départemental.


  • Je mets l’accent sur l’accueil des militants et des sympathisants ; la formation pour éviter les mêmes erreurs qu’aux dernières élections, où de mauvaises présentations des comptes de campagne ont coûté 500 000 euros au MODEM.
    Je suis pour une réflexion avant l’action avec les adhérents et les sympathisants, qui ne sont pas au MODEM mais désirent mettre leurs compétences à son service.
    Communiquer mieux : media, TV, Presse.
    Ma liste est collégiale : elle s’est constituée avec l’adhésion de tous sur un projet :
    se rassembler pour construire.

Q. : Comptez-vous donner des moyens financiers aux sections ?

P.C. : Je ne connais pas les finances départementales mais les moyens sont sûrement importants.
Les sections peuvent recevoir des dons, déductibles des impôts, versés à la Fédération et reversés aux sections.
Il y aura une équipe déléguée aux finances.
Des tracts dans les trois mois seront donnés aux sections pour le terrain.
On se débrouille pour trouver les financements.

A.D. : Financer implique la transparence des comptes de la fédération. Le Trésorier demande quitus de sa gestion avec la signature du Président de la Présidence et du Président du Conseil Départemental. Le Conseil valide.
Durant l’intérim, Denis Badré et Bernard Lehideux ont accepté de diriger le département. Après l’élection, le trésorier par intérim présentera les comptes pour quitus.
Le département participera financièrement et matériellement au fonctionnement des sections :

  • Financièrement : dons, cotisation reversées, partie des indemnités des élus. Personnellement, je pense cette solidarité essentielle.
    Matériellement : L’ensemble des tracts locaux seront centralisés par le département et ces tracts seront donnés aux sections quand nécessaire. Le travail des sections sera mutualisé.

Q. : Une question sur la Commission Electorale.

A.D. : La Commission fournit un travail essentiel et je la remercie d’avoir travaillé pour organiser ces élections. Je ne cacherai pas que la structuration de ce travail peut être améliorée par la rédaction de procès-verbaux des réunions par exemple. Les moyens matériels peuvent aider à cette amélioration : secrétariat… ainsi que le contrôle du pouvoir exécutif qu’elle détient. Elle doit être un organisme indépendant de toute influence.

P.C. : Un mauvais sujet qui touche celui de la démocratie dans notre parti. Elle a eu du mal. Elle a travaillé . Il y aura un vice-président à la démocratie. Nous serons évalués chaque année sur notre travail.
Il y aura des débats
Vous avez essayé de l’éviter mais vous voyez, il se passe bien. Je dirai les choses, moi. Nous nous débrouillerons pour avoir de plus en plus de débats. C’est ça la démocratie.

Q. : Que comptez-vous faire pour les nouveaux adhérents ?

P.C. : Formation : un réseau d’experts pour improviser une formation pour les élus et
les nouveaux militants.
Outils : Des fiches argumentaires avec Christophe Grébert en s’appuyant sur les dires de François Bayrou ; un organigramme ; un réseau d’experts à votre disposition.
Des points de rencontre : nous demanderons à être reçus par les conseillers régionaux deux fois par an.

A.D. "Pierre, tu as rêvé les assises démocrates, nous les avons faites il y a 8 jours." Le travail effectué est à la disposition de tous.
Intéresser : Nous voulons intéresser les sympathisants au Mouvement progressivement.
Débattre : par l’intranet, pour exposer nos différences internes et les régler. Par l’extranet, ouvrir le Mouvement en donnant la parole aux sympathisants et porter notre message à l’extérieur.
Proposer : un conseil économique et social pour rassembler ceux qui veulent y travailler et appréhender le Mouvement au fur et à mesure.
Nous voulons un parti où l’on vive des choses ; un espace de solidarité ouvert aux sympathisants comme aux adhérents. Pas un parti électoraliste où l’on attend du militant qu’il colle des affiches tous les trois ans.

Q. : Idées innovantes pour communiquer dans le 92 ?

A.D. : Communication interne. Un vice-président pour l’inter-sections, les annuaires …
Communication externe. Elle sera portée par l’histoire dont nous serons les architectes. Nous trouverons les moyens pour parler aux media. Nous travaillerons le fond pour mieux communiquer.

P.C. : Il faut une communication coup de poing. Si je gagne, Christophe Grébert sera vice-président à la communication. Il faut un vrai site internet pour exister dans la presse.

Q. : Comment assurer le relai département/national ?

P.C. : Pour être un parti vivant, l’info doit remonter par le délégué départemental vers le National. Le 92 doit être exemplaire. On va bien travailler pour faire monter le MODEM dans le département par des opérations originales, coups de poing. Nous mettrons en place un observatoire du Modem dans les villes. Prendre exemple sur d’autres Modem pour gagner les élections qui viennent.

A.D. : Je pense à une action collective pour un 92 talentueux. Le délégué départemental est un poste statutaire. L’image du plafond de verre s’impose à moi pour décrire nos relations avec le National. Nous allons le décloisonner. Le travail collectif sous ses aspects différents sera répercuté vers le National.

Q. : Le nombre de conseiller nationaux est-il un avantage ou un inconvénient ?

A.D. : Un avantage. Mais c’est une erreur de les avoir mis comme membres de droit du Bureau. Ils permettent un contact régulier et direct avec le National.
Heureusement, qu’il y a eu plusieurs listes pour ces élections. Une liste unique aurait empêché tout débat, et il y aurait eu beaucoup moins de travail, de fond, fait dans le département.

P.C. : Formidable les conseillers nationaux. Ma liste était universelle ; les autres étaient centrées sur leur localité. On n’est pas pareil. Notre idée était d’avoir une élection interne à la proportionnelle pour le département mais finalement, deux listes ce fut bien. On a pu intégrer les laissés-pour-compte.

Q. : Comment travailler avec les autres partis dans le département ?

P.C. : Nous sommes indépendants et libres. Nous devons être force de proposition. Les groupes thématiques, ça c’est pour nous. Avec les autres ? Observer les choix. Travail au niveau des collectivités. Etre juste vis-à-vis des électeurs et des choix qu’on a pris.

A.D. : Je vis une situation complexe de par mes différentes fonctions politiques. C’est dans le rapport de force que créeront les élections que nous pourrons travailler avec les autres. Une ligne politique décidée sera suivie. Une alliance sera fonction du rapport de force.
Pour moi, le risque le plus grand ce sont nos contacts avec le Nouveau Centre.
Nous sommes politiquement trop proches pour que nous puissions faire alliance.

Q. Quelle question voulez-vous poser à votre adversaire ?

AD : Quel est ton projet pour le développement durable ? Nous, nous avons décidé de créer un vice-président au développement durable vu l’importance de ce thème.

P.C. : Ah, justement, Corinne Lepage nous disait qu’il ne fallait pas de vice-président au développement durable pour ne pas l’enfermer. Le développement durable doit être traité dans tous les domaines à La Défense par exemple où avec la construction de nouvelles tours ce sont 4000 à 7000 personnes qui y arrivent chaque jour. C’est ça le développement durable. C’est ce que nous ferons avec les conseillers Cap 21 de notre liste.

PC : Tu as dit que tu ne t’étais pas présenté aux législatives en 2007 parce qu’il y avait trop de pression. Il y aura beaucoup de pression pour diriger le département. Comment comptes-tu résister à cette pression ?

A.D. : Je me lève pour répondre à cette question. Je me lève parce qu’on a dit que je ne m’étais pas levé pour les législatives.
Si je n’y suis pas allé c’est pour des raisons personnelles familiales dont je ne vous parlerai pas.
Mais je n’ai pas laissé les choses en plan. Je me suis occupé de trouver un remplaçant. Bernard Lehideux a accepté de se présenter. Il a tenu à le faire, par amitié. Et, je tiens encore à l’en remercier. Cela me fait penser à cette phrase du Chant des Partisans :

"Ami,

si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place."

Une phrase pour résumer les trois heures ?
Peut-être cela : guerrier contre architecte, la lance s’émoussa contre le béton.

Claude Klein

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